En bref
Vous connaissez sûrement le col Turini, mais est ce que vous êtes déjà allés voir ce qu'il se passe un peu plus haut ? L'Authion, c'est là que démarre cette sortie qui mène à un joli sommet, relativement accessible, même avec une petite couche de neige, la Cime du Diable. (2685 m) Aucun ravitaillement possible sur cet itinéraire mise à part une la superbe vue à 360° qui vous attend là-haut. De quoi redonner du baume au cœur en cas de coup de moins bien. Il est courant de rencontrer des groupes de chamois en chemin. Toutefois, moins sympathique, si vous passez à proximité d'un troupeau de moutons, gare aux patous qui rodent sans doute dans les parages.

Notre Aventure
Comme souvent, ça commence par quelques caractères envoyés sur un groupe WhatsApp. Et comme souvent, ça se termine par trois potes sur un gros rocher qui ont encore bien rentabilisé leur samedi.

C'est déjà la troisième fois que l'on part de Nice pour ce que l'on pense être là dernière sortie trail en montagne de la saison. On est mi novembre et les sommets semblent fâchés avec l'hiver. Nous on est définitivement pas fâchés avec la nourriture. La boulangerie de l'Escarene peut en attester. On devait seulement prévoir le repas post sortie, le supplément second petit déjeuner y est passé, dommage collatéral. (Avis d'Hugo sur la boulangerie de l'Escarene en annexe 1) Gauche droite droite gauche, petit slide sur une plaque de verglas, on arrive à l'Authion prêts pour les choses sérieuses. Sur trois gringos, on est deux à jamais avoir couru dans la neige. On est vite rassurés de voir que ça glisse pas du tout, une couche peu profonde, compacte sans être gelée, parfait pour dérouler les premières foulées.

Le début de la sortie est plutôt plat, voire descendant, on croise un vestige de la guerre, quelques chamois puis beaucoup de chamois. La conversation devie un tentinet et on en vient à se demander quel temps vaudrait un chamois si on l'alignait sur la ligne de départ de la Prom classic. Lancez vos paris. En tout cas, sacrée vitesse ascentionnelle pour des bestioles qui mangent que de l'herbe. Avec des gels Maurten, ils feraient qu'une bouchée de Boscacci sur la Pierra Menta.

"Les gars ! Vous pensez que ça vaut combien un chamois sur la Prom' Classic ?."
À partir du début de la grande boucle, la pente commence à s'élever. Une montée un peu plus enneigée mais pas technique pour un sou, au soleil, pas un brin de vent, photo culs nus au sommet, le tableau est parfait.

S'en suit une seconde montée dans une pente toute lisse, neige immaculée. On n'a pas les skis mais l'appel de la vitesse est trop fort. Deux zigotos sont prêts à lâcher le frein à main depuis là haut quitte à refaire la montée. À votre avis, combien de boîtes ? 2. Bien vu.

Plus on monte plus ça souffle, et à certains endroits, on patine. Sauf Thibault qui sort aussitôt sa petite paire de crampons ultra light. Contre Uno. Avec Hugo, on pose les mains et un pas après l'autre, on arrive au sommet de la Cime du Diable. On est heureux. Ce paysage saupoudré de neige, ça rajoute toujours un côté féérique et fait ressurgir notre côté enfantin, alors on fait quelques tours sur nous même, on imprime bien ce moment pour y repenser plus tard en souriant et on attaque la descente, ça caille mine de rien.

Descente vue mer, ça non plus c'est pas commun. Enfin, on passe plus de temps à regarder nos pieds mouillés, il y a toujours de beaux tas de neige jusqu'en bas, pas le moment de baisser sa garde. On avale les derniers kilomètres aussi vite que nos dernière barres, le paysage est de grande qualité jusqu'au bout. À la voiture, on a toujours trois têtes, trente doigts et six chevilles, petite victoire.

On a eu le nez fin d'acheter ces pan bagnat à la boulangerie. Le temps est bon, le ciel est bleu, j'ai deux amis qui sont aussi sur ce petit muret entrain de s'empiffrer.