En bref
Celui-là porte bien son nom. Merveilleux, c’est bien le mot qui décrit chaque bout de montagne sur lequel vos yeux pourront se poser durant cette sortie. Toutefois, pensez à regarder vos pieds de temps à autre, surtout en descendant sur le refuge de Nice depuis le point culminant de la sortie. Beaucoup de gros rochers disposés un peu n'importe comment, pas du travail de Portuguais, ça c’est sûr. Respirez un coup, allez-y doucement, suivez le tracé GPS, ça va bien se passer. Deux refuges sur le parcours (Merveilles et Nice), c’est le grand luxe. Vérifiez quand même les dates d’ouverture. Ce serait dommage de faire une hypoglycémie devant une porte en bois verrouillée. Pour déposer la voiture, c’est plus ou moins au bout de la route, au parking du pont des Sagnes.

Notre Aventure
En préparant nos affaires sur le parking, chacun se pose des questions concernant les vêtements à emporter. Il est tôt dans la journée et tard dans la saison mais tout le monde a encore son summer body. Pas un gramme de graisse pour nous isoler de la brise matinale. De toute façon, ce n’est pas un parcours qui laisse le loisir d’avoir froid. On se retrouve droit dans l'pentu avant d’avoir eu le temps de dire moufle.

La première montée, c’est deux salles deux ambiances. La première partie se fait dans la forêt, en automne et éclairée par les premiers rayons du soleil c’est plutôt un mood jazzy cocooning chocolat chaud sous la couette. Puis subitement, les arbres disparaissent et on se retrouve dans une vallée mi herbeuse, mi rocailleuse, entourée par de belles petites falaises. Là, niveau musique, la BO du seigneur des anneaux devrait être du plus bel effet.

Tels 4 Hobbits survitaminés, on atteint sans problème le premier col. Se dévoilent alors à nos yeux les premiers lacs. Dans ce panorama, tout est à sa place. J’ai jamais su expliquer ce que je trouvais de beau dans les paysages de montagne mais ce qui est sûr, c’est que ça doit être comme ça et pas autrement.

Prochain checkpoint, le refuge des merveilles. La descente qui y mène n’est pas bien raide et le sentier est plutôt propre. Si vous voulez prendre un peu de vitesse, c’est maintenant ou jamais. A l’époque ou on court, le refuge n’est plus gardé. En tout cas pas par des humains. On souhaitait remplir nos flasques à la fontaine et pour celà, il a fallu négocier avec des poules voraces. Deux bequetées de cliff bar et nous obtenions notre laisser passer.

La particularité de cette vallée, c’est que ça et là, sur un cailloux, on peut admirer des gravures préhistoriques. Des gars qui comme nous, enfilaient leur paire de basquettes en fourrure de yach, semelle cuir de marmotte et bracelet cadran solaire en granit pour aller faire leur trail du dimanche. Personnellement, ça m’impressionne pas beaucoup leurs gribouillis, mais bon y en a qui aiment.

La sortie continue et les paysages ne se ressemblent pas. Dans la vallée suivante, on se croirait presque au Kazakhstan. Un peu plus tard, on négocie avec un chamois pour accéder à la dernière grosse montée de la sortie. Décidément, les animaux c’est une vraie mafia ici. Ça grimpe fort mais on s’accroche, et quand vient la bascule, on découvre une fois de plus un paysage qui nous transporte ailleurs. Pas vers un autre pays, mais une autre planète.

Beaucoup de gros blocs, j'espère que vous avez fait votre pointe de vitesse tout à l’heure en descendant vers le refuge des merveilles car ici, vous oubliez. Ici il faut se concentrer, autant sur ses pieds que sur sa montre. Il n’y a pas de sentier à suivre et pas question d’improviser son itinéraire.

Cinq ou six kilomètres avant la fin du parcours, arrêt au stand. Ne pas s'arrêter de déguster une part de tarte avec un café serait une faute professionnelle, et nous c’est le professionnalisme avant tout. Le ventre plein, on profite de l’effet de la gravité qui a tendance à accélerer les corps massifs vers le bas pour rejoindre la voiture et boucler une sortie qui aura tenu toutes ses promesses.
